Crédit immobilier : la révision du taux d’usure du 1er octobre 2022 ne changera rien ?

Crédit immobilier : la révision du taux d’usure du 1er octobre 2022 ne changera rien ?

Comme prévu, le nouveau taux d’usure entrera en vigueur le 1er octobre. Mais le président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, vient d’annoncer que la formule de calcul ne sera pas révisée.

Les autorités ne veulent rien changer

Ils avertissent depuis des semaines, mais les voix des professionnels de l’immobilier n’ont toujours pas été entendues. Ils mettent en garde contre les problèmes liés au taux d’usure depuis des mois. Ce taux est bien trop bas par rapport aux taux immobiliers que doivent pratiquer les banques, les refus de prêt sont en augmentation.
Les courtiers disent que le nombre de refus de prêt atteint 45 % des cas. Sur BFM Business, Bérengère Dubus, secrétaire des intermédiaires de crédit, notait récemment qu’il n’y a pas que les courtiers qui tirent la sonnette d’alarme : “Les notaires ont tiré la sonnette d’alarme il y a environ 3 semaines. Le monde de l’immobilier est en alerte, et le directeur général de Crédit La Mutuelle a tiré la sonnette d’alarme. Ce ne sont pas uniquement les courtiers, mais tout le monde de l’immobilier qui est concerné et inquiet, y compris les emprunteurs ».
La hausse des taux d’intérêt bancaires rend difficile l’obtention de prêts bancaires aujourd’hui. Que les gens aient des revenus faibles ou élevés, ils sont confrontés à ce fameux taux d’usure.
Éric, commercial clermontois de 56 ans, s’est aussi vu refuser sa demande de prêt. « Je dispose de cinq fois le montant de mon achat immobilier sur mes comptes, j’ai un salaire plus que confortable et travaille depuis vingt-et-un ans dans la même société. Je ne comprends pas. »
L’une des solutions pourrait être la modification de la formule du taux d’usure pour mieux refléter les conditions réelles. Mais comme en juillet, le président de la Banque de France a refusé. Sur RTL, François Villeroy de Galhau a affirmé que « le crédit immobilier français se porte bien ».
“La formule de calcul existante sera appliquée à la fin du mois et entraînera une augmentation correspondante”, a-t-il ajouté. “Cela résoudra potentiellement les cas qui ont rendu plus difficile l’obtention d’un prêt hypothécaire ces dernières semaines”, a-t-il affirmé.

Une situation bloquée qui ne devrait pas s’arranger

Nombreuses sont les “victimes” d’un taux d’usure trop faible. Pour rappel, il s’agit du taux (TAEG) maximum auquel une banque peut prêter, qui comprend le taux nominal, les assurances, les garanties obligatoires, et les éventuels frais de dossier, le coût du crédit.
Selon une enquête Opinion System auprès des courtiers ayant appelé à manifester devant la Banque de France le 20 septembre, 45 % des demandes de crédit immobilier ont été rejetées. Alors que tous les taux d’intérêt sont en hausse dans le cadre d’une politique monétaire de lutte contre l’inflation, le taux d’usure de la Banque de France, fixé tous les trois mois, semble déconnecté du reste du marché, ont déclaré des professionnels de l’immobilier.
« Les premiers exclus ont été les jeunes avec le moins d’apport ; après, on a eu les seniors, à cause de l’assurance, explique Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux. Maintenant, j’ai des dossiers bloqués de gens de 45 ans avec 300.000 euros d’apport et qui gagnent 12.000 euros par mois. Ils ne peuvent pas emprunter, car avec un taux à 1,85 %, vous ajoutez les assurances plus la garantie qui rentre dans le TAEG, et vous dépassez l’usure. » Selon Maël Bernier, il est urgent de réformer le taux d’usure. « La dernière fois qu’on a eu des taux à 2 %, on avait un taux d’usure à 4,20 %. »
Les courtiers et les banquiers craignent que la hausse du taux d’usure du mois d’octobre ne soit pas suffisante par rapport à la hausse des taux précédemment enregistrée et celle à venir. De nombreux dossiers risquent de rester bloqués jusqu’à la fin de l’année.
Pour rappel, le taux d’usure est le taux maximum fixé et mis à jour trimestriellement par les banques françaises auquel l’établissement bancaire a le droit de prêter. Le taux actuel pour 20 ans ou plus est de 2,57 % et tient compte des frais annexes ainsi que de l’assurance des futurs emprunts.
https://youtu.be/jIbyLGd_T30

Source Surf Finance
Publié le 21 septembre 2022

Immobilier : devant la Banque de France, les courtiers en crédit appellent à revoir le taux d’usure

Immobilier : devant la Banque de France, les courtiers en crédit appellent à revoir le taux d’usure

Le taux d’usure freine l’octroi des crédits immobiliers selon les courtiers qui manifestent devant la Banque de France.

Après les interpellations médiatiques et une pétition en ligne, place à la manifestation ! Face à l’augmentation des refus de prêts immobiliers constatée ces derniers mois, les courtiers en crédit ont décidé de manifester ce matin devant la Banque de France. Le casus belli?

Le calcul du taux d’usure, responsable selon les professionnels de très nombreux refus de financement ces derniers mois. Les candidats à la propriété sont déjà freinés dans leur accès au crédit par les normes prudentielles du HCSF, qui contraignent les banques dans leur activité, avec par exemple un taux d’endettement limité à 35 % des revenus du ménage emprunteur. L’application mécanique du taux d’usure bloque une partie des transactions, comme l’ont rapporté les professionnels du marché immobilier.

Source Challenges
Virginie Grolleau
Publié le 20 septembre 2022 

Crédit : les courtiers en colère reçus par la Banque de France

Crédit : les courtiers en colère reçus par la Banque de France

À l’issue d’une manifestation devant le siège de l’institution, une délégation de courtiers a été reçue par le Gouverneur de la Banque de France. La profession s’inquiète d’une remontée trop lente du taux d’usure, qui risque de gripper le marché du crédit immobilier.

Une centaine de courtiers en crédit immobilier ont manifesté mardi devant la Banque de France. (Delphine Goldsztejn/PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

« Usé par l’usure ». C’est une manifestation inédite qui avait lieu ce mardi à Paris. Une centaine de courtiers sont venus défiler, avec banderoles et pancartes, devant le siège de la Banque de France pour exprimer leur inquiétude sur la situation du crédit immobilier.
Venus du Var, de La Baule ou de la région parisienne, à l’initiative de l’Union des Intermédiaires du Crédit (UIC), ils reprochent notamment à l’institution de ne pas faire le nécessaire pour relever plus rapidement le taux d’usure, ce mécanisme qui fixe le taux maximum auquel un prêt peut être accordé.

Des dossiers bloqués

« Nous sommes venus pour être entendus, et montrer que nous sommes des gens sérieux, qui veulent simplement faire le travail et permettre aux Français d’emprunter », a déclaré Bérengère Dubus, la secrétaire générale de l’UIC, qui alerte sur l’incapacité de nombreux ménages à obtenir des prêts à cause du plafond trop bas du taux d’usure.
Une délégation de six personnes a été reçue en fin de matinée par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Alors que Bercy mène une réflexion sur le sujet, les professionnels espéraient ainsi pouvoir démontrer avec des cas réels les blocages auxquels ils disent faire face.
Beaucoup de courtiers témoignent de taux d’emprunt supérieurs à 2 % actuellement proposés par les banques. En ajoutant les frais de dossier et l’assurance-emprunteur, le taux effectif peut aisément dépasser le plafond actuellement fixé à 2,57 %.

Une révision au 1er octobre

Venu de Limoges, Charles Pradon, courtier indépendant depuis dix-sept ans, se dit contraint de « bloquer un certain nombre de dossiers de prêts en attendant le prochain calcul du taux ». Malgré cela, « les dossiers de certains clients, quadragénaires, avec de bonnes situations financières, ne passent plus ».
Révisé de façon trimestrielle, en prenant en compte la moyenne des taux de crédits des trois derniers mois, relevée de 30 %, le taux d’usure augmentera mécaniquement au 1er octobre. « La hausse sera bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier », a prévenu mardi la Banque de France. Le taux était alors passé de 2,40 % à 2,57 %.
« On va pouvoir débloquer des dossiers et donner un peu d’air aux emprunteurs, reconnaît Eric Debese, patron du réseau Made In Courtage. Mais les banques vont aussi ajuster leurs taux à la hausse en conséquence. Et le problème va se reposer dans quelques semaines ».

Source Les Échos
Romain Gueugneau
Publié le 20 septembre 2022 

Bérangère Dubus : «Le marché de l’immobilier est en train de bloquer complètement»

Bérangère Dubus : «Le marché de l’immobilier est en train de bloquer complètement»

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=uwdQKKAhpO4

Bérangère Dubus, secrétaire générale de l’Union des Intermédiaires de Crédit, répond aux questions d’Alexandre Le Mer. Ensemble, ils analysent les difficultés à obtenir des crédits immobiliers en ce moment. Une manifestation est d’ailleurs prévue ce mardi devant la Banque de France.


Source Europe 1

Publié le 20 septembre 2022

Le blues des courtiers en crédit immobilier

Le blues des courtiers en crédit immobilier

L’UIC, syndicat des courtiers en crédit immobilier, manifestent ce mardi 20 septembre à Paris devant la Banque de France. Unique syndicat de cette profession au niveau national, avec un siège basé à Montpellier, l’UIC est en conflit avec Bercy et la Banque de France, en raison d’un refus d’ajuster le taux d’usure. Ce qui entraîne un grand nombre de refus de crédits immobiliers, y compris à des emprunteurs solvables. Une tendance confirmée ce lundi 19 septembre par Laurent Villaret et Cédric Lebeau (FPI Occitanie Méditerranée), devant la presse.

Source Hubert Vialatte
Publié le 20 septembre 2022

Pas de changement de calcul pour le taux d’usure en octobre, le blocage des financements parti pour durer.

Pas de changement de calcul pour le taux d’usure en octobre, le blocage des financements parti pour durer.

Mauvaise nouvelle pour le marché immobilier qui va continuer à devoir supporter le manque de financements pour les nouveaux acquéreurs, et ce manque devrait commencer à peser sérieusement sur les prix.

« Un nouveau taux d’usure sera, comme prévu, appliqué au 1er octobre. Mais François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, vient d’annoncer que la formule de calcul ne sera pas modifiée.

La voix des professionnels de l’immobilier n’a pas été entendue. Depuis plusieurs mois, ils alertent sur la problématique des taux d’usure. Alors que ces derniers sont trop bas par rapport aux taux immobiliers, les refus de prêt se multiplient. Un chiffre qui atteint 45% des dossiers, affirment les courtiers. Sur BFM Business, Bérengère Dubus, secrétaire des Intermédiaires de crédit, précisait récemment qu’il n’y a pas que les courtiers qui alertent: « Les notaires ont alerté, il y a environ 3 semaines. Le monde de l’immobilier alerte, le directeur général du Crédit mutuel a alerté. Les banquiers alertent. Ce ne sont pas les courtiers, c’est l’ensemble du monde de l’immo, c’est l’ensemble des emprunteurs ».

La solution proposée par tout le monde et tous les acteurs du secteur ?
Changer la formule du taux d’usure afin qu’elle colle mieux à la réalité du terrain. « Mais comme en juillet, le gouverneur de la Banque de France s’y refuse. Sur RTL, François Villeroy de Galhau affirme que « le crédit immobilier en France est sain ». Et il ajoute : « la formule de calcul existante sera appliquée à la fin du mois et aboutira à un relèvement proportionné ». Il l’affirme: « Ceci permettra de régler les cas d’accès plus difficile au crédit immobilier qu’il y a pu y avoir ces dernières semaines ».

Sauf que la BCE vient d’augmenter ses taux de 0.75 et cette hausse supplémentaire va faire que très probablement les taux d’usure resteront largement en dessous du coût pour les banques.
Et les courtiers et banquiers « craignent que ce relèvement ne soit pas suffisant par rapport à la hausse des taux de ces dernières semaines et par rapport à celle qu’ils anticipent pour les semaines à venir. Et que de nombreux dossiers soient toujours bloqués jusqu’à la fin de l’année. Pour rappel, le taux d’usure est le taux maximal, fixé et actualisé par la Banque de France tous les trimestres, auquel les établissements bancaires ont le droit de prêter. Il est aujourd’hui à 2,57 % pour les durées de 20 ans ou plus et prend en compte les frais annexes ainsi que les assurances du futur prêt ».

La banque de France a été avertie par tous les acteurs pendant des mois. L’État, de Bercy à la présidence, est parfaitement au courant de ce problème de taux d’usure.
Si la Banque de France ne veut pas revoir le mode de calcul, c’est que c’est volontaire et ils utilisent ce système comme une mesure non monétaire pour limiter l’accès au crédit et certainement faire baisser les prix de l’immobilier.
Mais en déclenchant une crise et une baisse des prix au moment même où l’État veut inciter, pour ne pas dire forcer les propriétaires à faire des travaux de rénovation énergétique, l’État prend le risque de déclencher une crise dont il n’a pas idée de l’ampleur potentielle.

Source Insolentiae
Charles Sannat
Publié le 19 septembre 2022